LA PARENTALITÉ PAR LE JEU

Avant tout, il faut tenter d’expliquer la notion de parentalité. Vous trouverez toutes les informations qu’il faut sur le site solidarites-sante.gouv.fr On se fiera notamment à ce document : « Stratégie nationale de soutien à la parentalité – 2018-2022 « .

On retiendra, pour notre part, cette définition de la parentalité : « comprend l’ensemble des fonctions dévolues aux parents pour prendre soin des enfants et les éduquer. La parentalité est centrée sur la relation parent-enfant et comprend des droits et devoirs pour le développement et l’épanouissement de l’enfant ».

Il s’agit bien de discuter de notre métier de parent, ce métier si difficile où aucun livre d’enseignement ne nous a été fourni le jour où nous sommes devenus parents. Le décodeur des émotions de nos enfants non plus !

Donc, nous faisons de notre mieux, avec nos tripes, ce que l’on a appris de notre éducation, avec la famille, les amis, les livres, la télévision, internet… Il n’y a pas UNE parentalité, mais autant qu’il existe de parents. Elle est propre à chaque famille.

SOUTENIR LA PARENTALITÉ

Soutenir la parentalité, c’est valoriser le savoir-faire et les compétences de tous les parents. Il faut gommer les idées reçues, notamment celles qui évoquent la notion de « bon parent » ou « mauvais parent ». Soutenir la parentalité, c’est faire en sorte que nos relations de parents avec nos enfants aillent dans le bon sens. Il s’agit de conforter les parents dans leur rôle structurant vis-à-vis de leurs enfants.

L’association On fait un jeu ?! est partenaire de la CAF dans le cadre du Réseau d’Ecoute, d’Appui, d’Accompagnement des Parents (REAAP). Elle organise des ateliers parents-enfants et se doit de respecter certaines recommandations inscrites dans la charte qui suit.

CHARTE À RESPECTER POUR LES PARTENAIRES REAAP :

1. Valoriser prioritairement les rôles et les compétences des parents : responsabilité et autorité, confiance en soi, transmission de l’histoire familiale, élaboration de repères, protection et développement de l’enfant …

2. Veiller à la prise en compte de la diversité des structures familiales, des formes d’exercice de la fonction parentale et de la reconnaissance de la place de chacun des parents en tant qu’éducateur de leurs enfants.

3. Favoriser la relation entre les parents et dans cet objectif privilégier tous les supports où les parents sont présents, en particulier le cadre associatif.

4. Encourager les responsables des lieux et structures fréquentés par les parents à accueillir ou susciter de nouvelles initiatives. Ils garantissent l’ouverture de ces lieux à tous les parents, en recherchant la fréquentation de publics issus de milieux différents, de générations et de catégories socio-professionnelles et culturelles différentes.

5. Respecter dans le contenu et la mise en œuvre des actions développées, dans le cadre des R.E.A.A.P., le principe de neutralité politique, philosophique et confessionnelle.

6. S’inscrire dans un partenariat le plus large possible sans toutefois se substituer aux partenaires et aux dispositifs de droits communs intervenant dans l’appui à la parentalité.

7. Prendre appui sur un réseau mobilisable et compétent de parents, de bénévoles et de professionnels très divers qui partagent l’engagement d’accompagner les familles dans le respect des personnes et de leur autonomie, et qui s’appuient sur les connaissances disponibles.

8. Participer à l’animation départementale. Participer à la construction d’un système d’animation partagée qui permet une circulation des informations, l’évaluation des actions, une capitalisation des savoir-faire, la transparence, la rigueur, la visibilité et un fort développement de ce mouvement.

LA PARENTALITÉ POSITIVE

Une définition de la parentalité positive serait : « se réfère à un comportement parental fondé sur l’intérêt supérieur de l’enfant qui vise à élever et responsabiliser l’enfant, un comportement non violent qui lui fournit reconnaissance et assistance, en établissant un ensemble de repères favorisant son plein développement ».

Autrement dit, c’est une façon d’éduquer ses enfants avec des « outils » et des savoir-faire, basés sur la non-violence et centrés sur le bien-être de l’enfant.

LA PARENTALITÉ LUDIQUE

Finalement, quand on parle de parentalité, on parle beaucoup de communication… La façon dont on passe les messages à nos enfants, les regards souvent noirs sous l’effet de la colère, nos cris parce que parler doucement et calmement nous semble inutile, nos désarrois parce que nous ne parlons pas le même langage que nos enfants… Et souvent, quand le conflit est présent, la communication ne se fait plus que dans un seul sens. La parentalité ludique est un mode de communication basé sur l’échange, la recherche d’interactions physiques (je ne parle pas là de bagarres) ou verbales (il s’agit de parler, pas d’insulter), la volonté de rétablir la relation, de rentrer en contact avec l’enfant ! Et le Jeu est un moyen formidable pour y arriver. Il faut seulement y penser.

Nous faisons face à bien des émotions et des comportements que nous ne comprenons pas, qui nous désarçonnent, nous fatiguent, nous usent ! Il y a des jeux pour toutes situations.

JOUER AVEC VOS ENFANTS

Pour exemple, j’ai envie de citer « Chi fou mi » ou « Pierre-feuille-ciseaux » pour mettre d’accord deux enfants qui se disputent ou se bagarrent pour un objet qu’ils convoitent tous les deux. Proposer le jeu en cas de désaccord.

Les jeux de « faire semblant » sont très efficaces pour comprendre le mal-être d’un enfant. Il suffit parfois de jouer des rôles, sachant que le parent prend la place de l’enfant. Celui-ci évacue ses angoisses, frustrations ou colères par le fait qu’il soit dans la peau de celui qui lui fait peur ou lui fait mal. Il peut rejouer des scènes sur la victime (ici le parent). Vous pouvez très bien, en rentrant de chez le dentiste, proposer à votre enfant de rejouer la « scène de la fraise » en se mettant à sa place, et l’enfant à la place du dentiste. Vous y ajouter un peu de comédie en vous tordant de douleur, en essayant de parler la bouche pleine… Rires assurés !

Les aspects ludiques peuvent se jouer dans d’autres situations, bien plus régulières et incontournables, comme le repas ou les devoirs. Faire des plats rigolos, ressemblant à des bonhommes, des paysages, des arbres… Immiscer du jeu, tout au moins du plaisir, dans les devoirs et les leçons. Il faut savoir qu’un enfant heureux apprend plus facilement.

Alors OUI ! Tout ça prend du temps !  Beaucoup de temps à vos yeux de parents. Mais, l’enjeu de cette parentalité ludique est de prendre conscience que le temps que vous investissez dans ces moments de jeux est bien moindre et plus bénéfique pour vous et votre enfant que le temps que vous allez mettre à vouloir le faire coopérer, comme vous le voulez, et peut-être contre son gré. Un temps négatif, qui peut justement durer, se noircir, vous faire réfléchir, vous stresser, vous miner, vous démolir…

Gardons notre énergie pour changer d’état d’esprit, adopter le Jeu, rire avec nos enfants et leur permettre un meilleur épanouissement personnel. Nous avons tout à y gagner.